C’est bon, vous allez à un salon ou à un festival littéraire. Vous avez déjà la configuration de votre stand en tête, vous avez même des accessoires pour vous aider, et vos livres bien sûr.
Pourtant, vous sentez le stress monter alors que vous avez tout bien organisé.
Pas d’inquiétude, je vais vous expliquer ce qu’il faut faire lors d’une dédicace et les obstacles que vous pourriez croiser.
Allez maintenant, on respire.
Comment aborder ?
Le premier contact avec le lecteur est une des choses les plus importantes. Il ne faut pas oublier que lors d’un salon littéraire vous êtes beaucoup d’auteurs côte à côte et le porte-monnaie du visiteur n’est pas expansif. Il faudra donc attirer l’attention et être différent des autres, avec un stand attirant, par exemple, ou un comportement qui amène à la discussion.
Un sourire et dite bonjour : C’est la base, il faut être debout, sourire et dire bonjour. Si la salutation est renvoyée, sautez sur l’occasion pour commencer la conversation. Il faut vraiment éviter de rester assis, les bras croisés ou d’être plongé dans un livre. Ça ne donne pas envie aux gens de s’arrêter à votre stand, ils auront juste l’impression de gêner.
Offrir quelque chose : Vous avez fait votre plus beau sourire, mais vous ne savez pas quoi faire après. IL existe une solution, si vous avez une carte de visite, des flyers ou des extraits de votre livre tendait le à votre visiteur, profiter en pour parler de vos derniers livres. Il est rare que les personnes refusent l’objet, mais ça peut arriver, il ne faut pas paniquer, et continuer avec le suivant.
Avoir une phrase d’accroche : Pas de flyer ni de carte de visite, alors, il faut vous trouver une phrase d’accroche. Il faut qu’elle soit ouverte à la discussion. Un petit exemple, pour mes romans, je demande aux visiteurs s’ils aiment le thème proposé (vous aimez les histoires horrifiantes ?) s’il dit oui, je présente mon livre, s’il dit non, je lui demande ce qu’ils aiment, peut-être qu’un de mes autres livres trouvera grâce à leurs yeux. Pour mes livres illustrés ou avec des photos, je propose aux gens de feuilleter pour regarder les dessins. Je leur demande leur avis, ce qui amène à une conversation.
Accepter d’être ignoré : Oui, ça arrive, des gens qui font le tour du salon, qui slaloment entre les stands sans regarder les auteurs. On en vient presque à se demander ce qu’ils font ici. Une sortie de famille forcée ? Peut-être sont-ils là juste pour voir un seul auteur ? C’est triste, mais il vaut mieux ne pas insister avec eux, préférer consacrer votre temps avec des gens intéressés par vos œuvres.
Bien observer : L’observation est un point clé. Certains visiteurs sont attirés par votre livre, mais à cause de leur timidité ne viendront pas parler avec vous. Comment les reconnaître ? C’est simple, c’est souvent des personnes qui ralentissent au niveau de votre stand qui regardent la couverture de vos livres, qui lient furtivement la 4 éme de couverture ou attrapent rapidement un flyer. Dès que vous les repérer allez vers eux, souvent il suffit qu’une phrase pour qu’une discussion enrichissante s’entame.
Accepter de ne pas pouvoir être partout : Il arrive parfois qu’un ou deux lecteurs discutent avec vous, alors que d’autres apparaissent et que vous ne pouvez pas vous occuper d’eux. Vous pouvez ignorer les nouveaux venus, mais il vaut mieux éviter de le faire.
Heureusement, vous avez plusieurs options, soit vous écourtez la conversation avec les autres lecteurs, au risque de laisser tomber une vente. Soit, vous faites participer les nouveaux arrivants à la discussion (Bonjour, vous aussi vous aimez les livres d’horreurs/fantastique…) ou vous leur passez un flyer tout en les invitant à lire vos livres, le temps de pouvoir s’occupe d’eux.
Le meilleur reste d’être deux, lors de grands salon ou festival littéraires. Chacun peut s’occuper d’un ou de deux personnes en même temps.
Comme défendre son livre ?
Une personne est intéressée par vos livres et vous avez réussi à entamer une discussion. Il va falloir maintenant défendre vos œuvres pour enclencher l’envie d’acheter. N’oubliez pas que vous vendez du rêve et, justement, il va falloir faire travailler l’imagination et l’envie de votre futur lecteur.
Présenter la thématique : Avant de vendre votre livre tel quel, il faut montrer votre passion. Personne n’achète un livre sur un sujet qui ne plaît même pas à l’auteur. Ainsi, il faut parler du thème de votre livre. Imaginons que c’est le voyage dans le temps, ou les extraterrestres, pourquoi ne pas parler du sujet pour finir sur votre livre, qui propose votre vision. Si votre livre est une romance dans un pays comme l’Italie, parlez-en. Le lecteur se dira qu’en le lisant, il voyagera en même temps que le protagoniste.
Parler avec le lecteur : La discussion ne doit pas être centrée que sur vous ou votre livre. Les monologues n’amènent certainement pas à créer un lien. Le mieux, c’est de parler avec la personne, de la faire participer à la conversation.
Par exemple en lui posant des questions, comme (je reviens sur le livre de romance en Italie) : Aimez-vous l’Italie ?
Voyagez ?
S’il répond oui ! Interrogez-le sur une anecdote qu’il a vécu, et rebondissait dessus pour parler de votre livre. Mais attention de ne pas spoiler votre roman. Il faut juste attiser la curiosité et créer un lien avec votre lecteur.
Rassurer le lecteur : Si vous sentez que la personne hésite à acheter votre livre, vous ne devez pas forcer l’achat. Il vaut mieux l’inviter à lire votre portfolio, qui compile les commentaires et les chroniques sur votre livre, surtout s’il a peur d’être déçu du livre. Montrez-leur ainsi que d’autres personnes ont aimé votre livre et dites-leur également ce qu’ils peuvent ou pas trouver dans votre livre.
Laisser un moment au visiteur : Parfois, il faut laisser le temps aux gens de réfléchir, il ne faut surtout pas forcer la vente. Il vaut mieux les laisser partir avec un flyer, une carte de visite ou un marque-page. Tout en disant qu’ils peuvent commander le livre par internet ou vous croiser à un autre festival littéraire.
Ils arrivent que certains reviennent ou achètent sur internet, car ils étaient intéressés par le livre sans avoir le budget sur le moment.
Accepter de ne pas vendre : Malheureusement, il arrive que vous ne vendiez pas votre livre, alors que vous avez fait tous les efforts du monde pour le défendre. Il ne faut pas désespérer et plutôt prendre ça comme une opportunité de s’améliorer. Quand on va dans un festival, c’est autant pour faire des rencontres que pour vendre ses ouvrages, il ne faut pas l’oublier.
Le moment dédicace
Quelqu’un s’est décidé de prendre un de vos livres et vous demande de faire une dédicace. C’est un moment de joie pour vous, mais il ne faut pas pour autant se relâcher. Une belle dédicace laisse un bon souvenir à votre lecteur. Il faut y mettre toute son énergie.
Préparer des phrases types : Si vous n’avez pas l’habitude des dédicaces ou que vous manquez d’inspiration sur le moment, il vaut mieux avoir des phases types en réserve. Vous pouvez bien sûr les adapter par rapport à votre interlocuteur. Évitez juste de mettre qu’un seul mot comme « merci ».
Créer des phrases personnelles : Si vous avez discuté un moment avec votre visiteur, peut être que vous avez découvert des points d’intérêt sur lui. Utilisez donc ces informations pour créer une dédicace 100% personnalisée, mais attention de ne pas écrire un second roman.
Avoir un carnet pour écrire les noms : Il arrive que certaines personnes aient un nom compliqué, le mieux à faire est d’avoir un carnet pour ça. Vous écrivez le nom pour la dédicace dessus et demandez s’il est bien écrit. Ça évite de faire une faute grossière qui ne pourrait pas plaire à votre visiteur, surtout si le roman est un cadeau.
Avoir de jolis stylos : C’est bête à dire, mais avoir de beaux stylos pour faire des dédicaces est un plus. Bien sûr, ça dépend du thème de votre livre. Une dédicace pour un livre fantastique serait mieux accueillie si elle est faite avec un stylo calligraphique. De même, un livre pour un enfant sera plus joliment dédicaces avec des feutres de couleurs.
Dessiner : Si vous avez illustré votre livre, pourquoi ne pas faire un dessin qui accompagne votre dédicace. Certains illustrateurs vont même plus loin en faisant des aquarelles directement à côté de leur signature. Bien sûr, ça prend du temps, il faut donc savoir faire patienter son lecteur.
Utiliser des tampons : Si vous ne savez pas dessiner, le meilleur reste les tampons encreurs. Ils en existent de différents types, vous trouverez sûrement un qui ira avec la thématique de votre livre. En plus, vous pouvez faire des folies avec les couleurs. Il faudra tout de même faire attention de bien faire sécher l’encre avant de donner le livre, sans quoi la dédicace pourrait bien devenir baveuse.
Le point sur vous-même
Depuis le début, je parle des visiteurs et des livres, mais il y a aussi une chose essentielle lors des séances de dédicaces ou des salons littéraires : VOUS !
Se détendre : Surtout, vous ne devez pas stresser. Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire. Il faut absolument vous détendre. Les gens ne sont pas là pour vous manger, certains seront même très heureux de voir de nouveaux écrivains. Commencez la journée en vous disant que tout va bien se passer.
Se donner un objectif réaliste : Ne croyez pas que vous allez vendre tout de suite votre stock de livres. Le mieux pour éviter d’être désespéré c’est de se donner un objectif.
Le premier serait de rembourser le prix du stand. Le second serait d’amortir les frais totaux (stand, hotel, essence…).
Certaines personnes vont même plus loin en se donnant des récompenses par rapport au nombre de livres vendus. Un exemple : Si je vends dix livres, je me paie quelque chose qui me donne envie.
C’est simple, mais inconsciemment ça vous stimulera.
Ne pas abandonner/désespérer : C’est triste à dire, mais parfois rien ne se passe comme prévu. Aucun livre vendu, personne à qui parler, le salon est vide. À cause de ça, vous aurez tendance à partir de l’événement en étant désespéré, en remettant tout en question. Surtout, ne soyez pas malheureux et ne pensez pas à arrêter les sorties. Le plus important ce n’est pas de vendre mille livres à un salon, c’est de se faire connaître, découvrir les autres auteurs et faire des rencontres. Ne croyez pas qu’une bonne journée, ce n’est qu’une question de vente.
Noter le nombre de ventes : Une chose très importante, mais qu’on oublie parfois. Il faut absolument noter le nombre de livres vendus et lesquels. Ça permet de faire un bilan, et surtout de suivre son stock.
Conclusion
Un salon, une dédicace ou un festival littéraire est un événement qui n’est pas de tout repos. C’est très épuisant autant pour le corps que pour le moral. Mais il ne faut pas hésiter à sauter le pas, car ces manifestations permettent de faire souvent de belles rencontres.
Il faut certes vendre ces livres, mais il ne faut pas croire que ces événements ne se résument qu’à ça. Il y a aussi les rencontres derrière.
C’est lors de festivals et salons que j’ai croisé mes futurs amis, des journalistes, voir même des vendeurs spécialisés en livre, qui en retour ont défendu mes ouvrages devant d’autres personnes.
Il faut y aller, certainement pas avec les yeux remplis d’étoiles et d’espoir. Mais il faut y être, autant pour vous et vos futurs lecteurs.